Communiqué de presse museum Dhondt-Dhaenens : Thomas Lerooy et Maki Na Kamura

Deux expositions différentes en cette fin d’année au museum Dhondt-Dhaenenes du 15.10.2017 au 04.03.2018

A partir du dimanche 15 octobre,  vous pourrez découvrir deux expositions différentes au museum Dhondt-Dhaenens (Deurle). Playground de Thomas Lerooy et Steine legen, Äpfel lesen de Maki Na Kamura. Les deux artistes puisent leur inspiration dans l’histoire de l’art et la traduisent à leur manière à travers différents éléments de leur oeuvre. Alors que le Belge Thomas Lerooy s’approprie l’entière moitié du MDD qu’il définit comme sa boite à bloc personnel, Maki Na Kamura (Japonaise, vivant et travaillant à Berlin) expose quant à elle ses paysages flirtant entre abstrait et figuration. 

Thomas Lerooy Playground
15.10.2017 – 4.03.2018

Dans son œuvre, Thomas Lerooy joue sans cesse avec les motifs et les thèmes, les formes, les matériaux et les couleurs. Son œuvre est le fruit d’une imagination presque magique, qui amène l’artiste à réunir, d’une part, l’instant présent et, d’autre part, des références artistiques historiques, folkloriques ou liées aux sciences naturelles. Des références a priori incompatibles, sauf dans son « imagination » intuitive. L’idée du jeu ainsi que l’utilisation de motifs picturaux connus ou existants pour créer quelque chose de nouveau se retrouvent de manière explicite dans Playground. Thomas Lerooy a, dès lors, interprété l’espace d’exposition comme un jeu de construction où les blocs de jeu, conçus sur mesure pour le musée, sont disposés de façon à créer un parcours labyrinthique.

Les différents « blocs de jeu » forment un parcours d’exposition, mais aussi une sculpture que vous appréhendez de l’intérieur sans pouvoir la contempler du dessus pour en avoir une vue d’ensemble. Les formes géométriques et les couleurs primaires des « blocs de jeu » font aussi référence au modernisme abstrait des années 1910 et 1920, et notamment au courant artistique De Stijl de Piet Mondrian et de Theo Van Doesburg. Thomas Lerooy introduit ainsi une signification étrange et plutôt inattendue dans son œuvre, qui était jusqu’alors uniquement associée à un langage visuel souvent sombre et sinistre. La pile d’affiches située dans la première salle est tout aussi inattendue. L’œuvre semble servir d’introduction à Playground. Les formes découpées dans les affiches présentent soigneusement les douze salles avec lesquelles Thomas Lerooy joue dans le cadre de son projet Playground. L’ordre de l’affiche s’oppose au relatif chaos qui règne à l’intérieur du musée en raison de la manière dont les salles concrètes ont été enchevêtrées.

Les différentes salles abritent toutes une œuvre unique ou une série de sculptures ou de dessins articulés autour du même thème. Playground n’a cependant rien d’une rétrospective. Il s’agit plutôt d’une succession de sauts thématiques où le neuf et l’ancien s’entremêlent. Fil rouge majeur de l’œuvre de Thomas Lerooy : la tension entre la beauté des formes et le déclin impitoyable, l’abject et l’immonde. Tout périt un jour ou l’autre, mais rien ne se perd : tout corps mort se décompose en milliards d’atomes pour ensuite réintégrer le cycle de la vie. Les exemples de beauté fragile sont légion, notamment les oisillons endormis ou morts qui ont choisi une balle cassée comme dernier nid ou encore les pierres cassées qui tiennent encore désespérément ensemble avec du scotch dans l’œuvre Beauty in the shadow of stars.

Le chef-d’œuvre phare de toute l’installation est la fontaine monumentale sur laquelle des putti à tête de mort sont assis ou couchés et exécutent toutes sortes de gestes scabreux. La sculpture rappelle les sculptures monumentales qui ont essentiellement connu leur âge d’or au XIXe siècle, avec l’œuvre d’Auguste Rodin en guise de principal exemple. Les putti eux-mêmes semblent provenir d’un monde parallèle grotesque qui rappelle les œuvres irréelles et souvent provocatrices d’artistes belges du symbolisme, comme Félicien Rops et James Ensor. La fontaine fait aussi penser à une des premières statues de bronze de Thomas Lerooy, Le petit Jean, un putto du même genre qui, au printemps 2006, avait été installé sur le toit de ce même musée et urinait en direction des visiteurs.

Dans l’œuvre de Thomas Lerooy, différentes réalités, chacune dotée de caractéristiques propres, semblent se superposer. Vous basculez d’un langage visuel à l’autre d’une manière telle que la mort et l’éternité se rencontrent, de même que la beauté et la laideur, l’ordre et le chaos, le théâtral et l’intimité, le drame et l’humour… Ensemble, ils forment une œuvre complexe qui bouleverse et trouble à la fois, qui choque et perdure !

Texte : Tanguy Eeckhout

Biographie Thomas Lerooy

Thomas Lerooy (°1981 Roeselare) vit et travaille à Bruxelles. Ses oeuvres d’art sont inclues  dans diverses collections publiques, dont le Centre Pompidou, Paris et la Belfius Art Collection, Bruxelles. En plus de diverses expositions collectives, Thomas Lerooy a eu plusieurs expositions personelles en Belgiques et à l'étranger. Ses plus importantes expositions individuelles sont: Beauty in the shadow of the stars, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Paris; Hole in the sky, Kunsthalle Krems, Autriche; et Something in between, Künstlerhaus Bethanien, Berlin.

Thomas Lerooy est représenté par la galerie Rodolphe Janssen, Bruxelles, la Galerie Nathalie Obadia, Bruxelles et Paris, et la Galleri Brandstrup, Oslo.

En 2009, Le petit Jean, une des premières sculptures en bronze de Thomas Lerooy fut intstallée sur le toit du musée Dhondt-Dhaenens.  www.thomaslerooy.com

MAKI NA KAMURA Steine legen, Äpfel lesen
15.10.2017 – 4.03.2018


Une quête artistique de l’importance et de la puissance du support d’aujourd’hui forme la base de l’inspiration de Maki Na Kamura (une artiste japonaise qui habite et travaille à Berlin) pour sa peinture vivante. Forte d’une palette de couleurs et d’une technique de peinture bien à elle, Maki Na Kamura représente des espaces picturaux contemporains. En s’appuyant sur des références artistiques historiques, elle s’oppose à une longue tradition picturale. Na Kamura intègre dans son art des compositions et des motifs tirés de chefs-d’œuvre d’artistes tels que Giorgione, Nicolas Poussin et Jean-François Millet, mais s’inspire aussi de l’histoire de l’art et à des philosophies orientales. Elle ne se contente pas de citations, mais se met en quête, à sa manière, des qualités picturales et de la contemporanéité de ses sources d’inspiration.

L’exposition présente différentes œuvres de la série de Steine legen, Äpfel lesen. Les peintures évoquent les glaneuses, du tableau éponyme de Jean-François Millet de 1857. Les trois pauvres paysannes ne ramassent pas des céréales, mais des pommes d’or : un motif emprunté à la peinture Atlante et Hippomène (1625) de Guido Reni. Les poses penchées et les techniques de peinture libres confèrent par ailleurs aux personnages de femmes des tableaux de Na Kamura un statut ambigu, à mi-chemin entre l’humain et l’animal. Ces œuvres revêtent une connotation poétique, mais aussi ironique, du fait de la fusion entre le thème politico-social de Millet du dur labeur des femmes et le mythe grec. La série est aussi un clin d’œil de l’artiste au consumérisme occidental d’aujourd’hui et à la tension séculaire entre nature et culture.

Les peintures de Na Kamura ont la qualité exceptionnelle d’être à la fois figuratives et abstraites. Une composition abstraite de formes, de couleurs et de lignes dynamiques cède rapidement la place à une scène paysagère mettant en scène des personnages et des motifs, et inversement. Dans ses peintures See par exemple, le regard hésite entre une tache lisse de couleur bleue et un lac désolant dans un paysage. L’artiste répond ici une citation célèbre de Clement Greenberg selon laquelle la peinture moderne devrait souligner la « platitude » des deux dimensions de la toile. Selon Na Kamura, les plus belles peintures de l’histoire de l’art sont cependant celles où figuration et abstraction convergent sans peine.

Ce jeu de la perception se retrouve aussi dans la manière de créer l’illusion de profondeur. Les peintures se composent de plusieurs surfaces colorées transparentes qui font disparaître la limite entre l’avant et l’arrière-plan. Alors que les lignes horizontales utilisées dans les paysages réalistes donnent souvent une impression statique, Na Kamura, multiplie et brise l’horizon. Elle affirme que l’horizon est une invention des peintres, puisqu’il n’existe pas, dans la nature, sous forme de ligne ou de zone physique. À l’instar des œuvres du peintre-graveur japonais Hokusai (1760-1849), qui a inspiré des artistes tels que Degas et Van Gogh, la peinture de Na Kamura étouffe la perspective linéaire dominante pendant des siècles en Occident.

Dans ses œuvres, rien n’est ce qu’il semble être. L’artiste aborde le monde comme l’agrégation de toutes ses perceptions potentielles. Le spectateur est, dès lors, forcé de « regarder » plutôt que de « voir ». C’est également ce que soulignent les titres des œuvres. Alors que le titre DL signifie « Depiction Lies » (Les mensonges de la représentation), LD est l’abréviation de « Landschaftsdarstellung » (représentation du paysage). L’interprétation de ses œuvres relève de l’imagination individuelle du spectateur. Cette idée rappelle un passage de l’œuvre Never-ending Garden (1967) du poète japonais Yukio Mishima qui décrit son expérience dans un jardin traditionnel japonais : « Si vous réorientez votre regard [dans le jardin] d’un simple demi-degré, un tout nouveau monde s’ouvre à vous. (…) Les innombrables coups d’œil furtifs qui s'offrent au spectateur lui permettent de faire l'expérience d'un nombre infini de vues sur le monde. »
Cette exposition a été organisée en collaboration avec le Musée Osthaus à Hagen.

Texte : Charlotte Crevits

Biographie Maki Na Kamura

Après ses études à l’Aichi University of Fine Arts and Music et à la célèbre Kunstakademie Düsseldorf, où elle a étudié sous Jörg Immendorff, Maki Na Kamura a déménagé à Berlin. Elle a reçu le “Prix Marcel Broodthaers - en Peinture” (2012) et le “Falkenrot Preis” (Künstlerhaus Bethanien, Berlin, 2013). En 2009, Na Kamura a rencontré le marchand d'art berlinois André Schlechtriem; et 4 expositions ont été organisées dans sa galerie. Ensuite Na Kamura a eu des expostitions personnelles dans la Setareh Gallery, Düsseldorf; la Galerie Knoell, Bâle; Bilbao Arte - centro de arte contemporáneo, Bilbao; et au Oldenburger Kunstverein.

Maki Na Kamura est représentée par la Galerie Knoell, Bâle et Contemporary Fine Arts, Berlin.

En été 2016, lors de la Biennale de la Peinture au musée Dhondt-Dhaenens quelques peintures de Na Kamura ont été exposées.

www.maki-na-kamura.com

Contactez-nous
A propos de Wavemakers

A fresh thinking PR agency
We love to Make.Things.Move.

Ajoutez une solide dose de créativité à une approche stratégique mûrement réfléchie, assaisonnez avec un carnet d'adresses bien fourni et vous tenez la recette d'une campagne de relations publiques réussie. Avec une nouvelle perspective et grâce à notre réseau étendu, nous établissons un lien entre vous et votre organisation, d’une part, et la presse et les influenceurs, d’autre part. Nous opérons avec une stratégie RP rigoureuse, des relations ciblées avec la presse et les influenceurs, une formation aux médias de haute qualité et la maîtrise de la communication de crise.

Wavemakers
Grote Markt 43, 9100 Sint-Niklaas