Communiqué de presse L'ASBL PROLONG: “Un cancer du poumon? Oui, c'était à prévoir.” Pour près de 1 Belge sur 3, le cancer du poumon est une maladie qu'on s'inflige à soi-même.
L’ASBL PROLONG: “Les personnes atteintes d'un cancer du poumon ont besoin de votre soutien, pas de votre jugement.”
Bruxelles, 6 novembre 2023 – “Il ou elle devait fumer…”. C'est ce que pensent plus de la moitié des Belges (57%) lorsqu'une personne leur indique qu'elle est atteinte d'un cancer du poumon. Près d'un Belge sur trois (30%) considère même que cette personne est responsable de sa maladie. C'est ce qui ressort d'une enquête conduite auprès de 1000 Belges à la demande de l'association de patients l’ASBL PROLONG.
“Fumer augmente considérablement le risque de contracter la maladie, c'est vrai. Mais tout le monde peut être atteint d'un cancer du poumon. Ce peut être simplement de la malchance. Quelle qu'en soit la cause, personne ne choisit d'être atteint d'un cancer du poumon. Les patients ont donc besoin de votre soutien et pas de votre jugement”, déclare Johan Thibo, président de l'ASBL PROLONG.
Afin de porter ce message, l'ASBL PROLONG lance aujourd'hui la campagne ‘Les personnes atteintes d'un cancer du poumon ont besoin de votre soutien, pas de votre jugement’ afin de sortir la maladie du tabou qui l'entoure et d'offrir un soutien aux malades et à leurs proches.
Novembre est le mois du cancer du poumon, un mois durant lequel une attention supplémentaire se porte sur cette maladie. Aujourd'hui, en Belgique, le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus répandu chez les hommes et le troisième chez les femmes. Chaque année, il est diagnostiqué chez environ 9.000[1] Belges. La maladie est pourtant encore peu connue au sein de la population. Ainsi, plus de deux personnes sur cinq (41%) ignorent que le cancer du poumon est souvent guérissable, alors qu'environ 20% des patients et 30% des patientes surmontent le cancer du poumon. Autrement dit, ils sont toujours en vie cinq ans après leur diagnostic. Il est donc important que le diagnostic soit posé à temps.
Briser le tabou qui entoure le cancer du poumon
En raison du manque de connaissances quant à la maladie, le cancer du poumon reste souvent entouré d'un tabou. Ainsi, quatre Belges sur cinq (80%) considèrent que les personnes atteintes d'un cancer du poumon sont rapidement jugées. Pour 71% d'entre eux, le cancer du poumon est considéré comme une maladie qu'on s'inflige à soi-même. Près de 1 Belge sur trois (30%) affirme même que le patient est (en partie) responsable de sa maladie: ‘Il ou elle devait fumer (avant).’ Alors qu'un facteur de malchance peut être responsable. Tout le monde peut être atteint d'un cancer du poumon, même si les fumeurs ou anciens fumeurs sont plus exposés. C'est pourquoi nous encourageons toutes et tous à arrêter de fumer.Leo Stoops (74), un ancien présentateur et chroniqueur judiciaire de la VRT, ne fumait plus depuis 40 ans quand il a contracté un cancer du poumon en 2009: “Mes poumons ne contenaient pas de fumée.
Mais en en parlant, je précisais systématiquement: ‘J'ai attrapé un cancer du poumon, mais ce n'est pas à cause du tabac’. J'avais le sentiment de devoir me justifier auprès des autres.”
Mais même en ayant fumé, personne ne choisit consciemment d'avoir un cancer du poumon. Voici cinq ans, Kristien (55) a été confrontée à la maladie pour la première fois. Elle fumait depuis l'âge de 14 ans et remarquait souvent dans la communication non verbale des autres qu'ils étaient prêts à porter un jugement. Dans le genre: “C'est certainement d'avoir fumé?’ Et puis un mouvement de la tête et des sourcils froncés… Ils ne me le disent peut-être pas ouvertement, mais on sent leur jugement, malgré tout. Alors que vous avez juste envie de répondre ‘et alors’?”
Lancement de la campagne: ‘Les personnes avec un cancer du poumon ont besoin de votre soutien, pas de votre jugement’
Interrogés au cours de l'enquête, plus de deux Belges sur trois (67%) indiquent ne pas savoir comment réagir lorsqu'un proche leur indique être atteint d'un cancer du poumon. Confrontés à cette incertitude, près de la moitié des Belges (49%) choisissent de ne rien dire ou de ne rien faire, de crainte de commettre une erreur.
Le fait que le cancer du poumon soit encore un sujet tabou a une influence sur les patients. “Traitez les cancéreux comme tout le monde. En les 'surprotégeant', vous allez les exclure et entraîner leur isolement social” indique Sophie, patiente.
Le cancer du poumon est plus qu'une condition médicale. Cela touche des vies, des familles et des communautés. Voilà pourquoi l'ASBL PROLONG lance la campagne ‘Les personnes avec un cancer du poumon ont besoin de votre soutien, pas de votre jugement’ avec laquelle l'ASBL veut briser la stigmatisation liée au mésothéliome et au cancer du poumon ainsi que promouvoir l'empathie vis-à-vis des patients et de leurs proches. Le site de la campagne comprend plusieurs témoignages de (ex-) patients et des conseils concrets afin de soutenir les personnes atteintes d'un cancer du poumon.
Pour plus d'information sur cette campagne: www.prolong.be
5 conseils pour soutenir les personnes atteintes d'un cancer du poumon:
- Soyez réfléchis quant à votre propre jugement.
- Faites participer le patient à de chouettes activités.
- Traitez le patient de façon ‘normale’.
- Ne minimalisez pas ses plaintes!
- Faites en sorte que le patient se sente utile.
Découvrez de nombreux conseils supplémentaires sur www.prolong.be
Méthodologie
L'enquête en ligne a été réalisée du 31 juillet au 10 août 2023. Elle a été conduite par le bureau spécialisé iVOX qui a interrogé 1.000 Belges à la demande de l'ASBL PROLONG. L'enquête est représentative en termes de langue, de sexe, d'âge et de niveau d'éducation. La marge d'erreur maximale pour 1000 Belges est de 3,02%.
À propos de l'ASBL PROLONG
L'ASBL PROLONG est une initiative de et pour les personnes atteintes d'un cancer du poumon ou d'un mésothéliome et leurs proches, qui souhaitent se soutenir mutuellement et encourager les contacts entre patients en organisant diverses activités. www.prolong.be.
[1] Chiffres de la Fondation Registre du Cancer 2020